Comment le confinement
a décimé nos vieux
(30/04/2020)
Vous pouvez traduire ce texte dans la langue de votre choix :
Comment ose-t-on prétendre protéger les personnes âgées en les enfermant 24h/24 avec leur famille dont un membre finira
forcément par être contaminé ?
Je devrais employer le conditionnel parce que qui va suivre n'est qu'une façon d'interpréter certaines bizarreries statistiques de
cette épidémie, mais ceux qui affirment que le confinement a fait tomber le taux de reproduction du virus de 3 à 0,5, et
évité 60 000 morts, devraient aussi se montrer moins affirmatifs : je ne suis pas sûr d'avoir raison, mais je suis
à peu près sûr qu'ils ont tort sur ces deux points !
Je vais vous faire suivre le cheminement de ma pensée depuis que je m'intéresse de près à cette épidémie de
covid-19, non pas parce que ce virus me fait peur mais parce que ça permet de voir comment même des sommités dans leur domaine
d'expertise peuvent se fourvoyer complètement quand elles sont confrontées à quelque chose d'inattendu... Et ne parlons pas des
réactions du peuple, prêt à vivre un an de dépression morale autant qu'économique dans l'espoir illusoire
d'éviter un nombre de morts équivalent à ce que causent par exemple les maladies cardiovasculaires en six mois.
En m'intéressant à l'évolution de l'épidémie, j'ai vite compris que la courbe des « cas
confirmés » sur laquelle beaucoup de gens se jettent quotidiennement ne donnait aucune information fiable, puisqu'elle reflète
surtout le nombre de tests effectués. L'évolution du nombre de morts est quelque chose de plus concret, même si le nombre
lui-même est sujet à caution (on a longtemps ignoré les morts en ehpad, malheureusement très nombreux, et on ignore encore le
nombre de décès à domicile, très nombreux aussi). Mais quand on meurt du covid-19 c'est en moyenne dix-neuf jours
après avoir contracté le virus, c'est un délai un peu long pour étudier l'évolution d'une épidémie
aussi rapide. Il reste l'admission d'une partie des malades en services de réanimation, qui vient pour ceux qui en ont besoin environ douze jours
après la contamination.
C'est donc à cette courbe que je me suis intéressé, en cherchant notamment à la mettre en relation avec la date du
confinement (17 mars). J'ai reproduit dans ce tableau le nombre de patients en réanimation jour après jour, et le pourcentage
ajouté depuis la veille :
Date |
Nombre de cas |
Pourcentage supplémentaire |
17 mars |
600 |
+22% |
18 mars |
771 |
+28% |
19 mars |
1002 |
+30% |
20 mars |
1297 |
+29% |
21 mars |
1453 |
+12% |
22 mars |
1674 |
+15% |
23 mars |
2080 |
+24% |
24 mars |
2503 |
+20% |
25 mars |
2935 |
+17% |
26 mars |
3351 |
+14% |
27 mars |
3758 |
+12% |
28 mars |
4236 |
+13% |
29 mars |
4592 |
+08% |
30 mars |
5056 |
+09% |
31 mars |
5496 |
+09% |
1 avril |
5940 |
+08% |
2 avril |
6305 |
+06% |
3 avril |
6556 |
+04% |
4 avril |
6723 |
+01% |
5 avril |
6859 |
+02% |
6 avril |
6948 |
+01% |
7 avril |
7004 |
+01% |
8 avril |
7019 |
+00% |
9 avril |
6937 |
-01% |
On se rend compte combien la situation des hôpitaux a été critique, puisqu'il y avait jusqu'au mois de mars 5 000 places
disponibles en réanimation, dont une bonne partie étaient occupées par d'autres malades. La capacité a été
portée à 10 500 places à la fin mars, et doit maintenant être de 14 500 si les promesses ont été
tenues.
Je me suis arrêté au 9 avril parce que c'est là que le nombre de patients commence à décroître, tendance
qui s'est confirmée par la suite. Le fait que le nombre diminue indique qu'il s'agit du nombre de patients en réanimation le jour
considéré, et non pas du cumul... J'aurais préféré le cumul parce que c'est le nombre de nouveaux admis qui
m'intéresse, mais je n'ai pas trouvé cette information.
On va s'intéresser aux pourcentages supplémentaires depuis le jour précédent, qui sont plus parlants qu'une courbe...
Initialement, il tournait autour de 29% de plus chaque jour, ce qui implique un doublement tous les trois jours environ (1,29
3). Et c'est le 26 mars
que ça a commencé à baisser de manière continue, passant en quelques jours de 17% à 08% (29 mars). Le
confinement et toutes les mesures qui l'accompagnaient se sont succédé du 14 mars (fermeture des bars et discothèques) au
17 mars (confinement à proprement parler), c'est donc parfaitement cohérent avec cette inflexion de la courbe du 26 au 29 mars.
Ensuite, ça s'est stabilisé quelques jours à un taux de 8%, jusqu'au 1er avril. Ça implique un doublement tous les neuf
jours, on avait donc bien réussi à ralentir l'évolution de l'épidémie, et c'était le but recherché...
Si le taux de reproduction du virus était égal à trois au début de l'épidémie, en ayant multiplié la
durée du doublement par trois cela le faisait chuter à racine cubique de trois, soit environ 1,5.
Mais ensuite, et c'est là que ça devient intéressant, le pourcentage recommence à diminuer, passant de 06% le 2 avril
à un nombre négatif le 9 avril. C'est curieux parce qu'il n'y a aucune raison de penser que le confinement aurait été
de plus en plus efficace à partir du 21 mars (ça serait même plutôt l'inverse : avec l'arrivée symbolique du
printemps les gens ne devaient pas avoir trop envie de se confiner !)
Alors j'ai pensé que ce facteur supplémentaire venu en aide au confinement était que le taux d'immunité de la population
commençait à influer sur la courbe de l'épidémie. J'estimais qu'il fallait pour cela qu'au moins 15% des Français
aient contracté le virus, et j'écrivais le sept avril :
Mais le seuil de l'immunité de groupe n'est pas le même pendant le confinement (enfin l'ensemble des mesures de distanciation, je ne
suis toujours pas convaincu que le confinement lui-même ait été efficace) que si on revit normalement. Disons qu'il pourrait
être atteint dans ces conditions avec seulement 30% de la population immunisée, et on serait à quelque chose comme 15% (le pic de
l'épidémie doit se situer à peu près à la moitié du seuil d'immunité).
Tout ça était assez approximatif, mais j'ai été très content lorsque le lendemain tous les journaux ont
rapporté les propos du professeur Delfraissy, directeur du Conseil scientifique covid-19 du gouvernement :
Les premières données que nous avons montrent que l'immunité populationnelle, ce pourcentage de personnes qui ont
été en contact avec le virus est plus faible que nous l'avions imaginé, de l'ordre peut-être de 10 à 15%.
Et il disait s'appuyer pour cela sur des tests sérologiques effectués dans l'Oise et le Grand Est.
A priori, tout semblait cohérent... On a vu que le confinement n'avait pas pu arrêter complètement la progression de
l'épidémie, il avait juste multiplié par trois la durée de doublement, ce qui revenait à avoir abaissé le taux
de reproduction à 1,5. Et pourtant, depuis, l'épidémie régresse, ce qui implique un taux de reproduction inférieur
à 1, et il a été estimé proche de 0,5. Qu'est-ce qui a bien pu abaisser ce taux de reproduction de 1,5 à 0,5, alors
qu'il n'y a pas la moindre raison de penser que confinement ait gagné en efficacité ?
De plus, dans tous les pays en dehors de ceux qui ont su faire respecter des règles de confinement ou de traçage très strictes
(Chine, Corée du Sud, plus récemment l'Allemagne qui a fait beaucoup de traçage), la maladie semble atteindre son plateau lorsqu'il
y a 0,025% de la population décédée. Ça donne bien l'impression que quelque chose stabilise la maladie, autre que le
confinement et toutes les mesures de distanciation sociale qui n'ont pu que ralentir la montée de l'épidémie sans totalement
l'enrayer. Et je ne vois pas de quoi il peut s'agir d'autre que l'approche du seuil d'immunité de groupe.
Mais on sait maintenant sur quoi les propos du professeur Delfraissy s'appuyaitent :
l'étude
de l'institut Pasteur sur l'épidémie qui s'est propagée dans un lycée de l'Oise. Des tests sérologiques ont
été effectués entre le 30 mars et le 4 avril, et il en est ressorti qu'environ 40% des élèves et personnels
du lycée ont été contaminés, mais par contre seulement 12% des personnes de la famille des élèves, ce qui
reflèterait le taux d'immunité de la population dans l'Oise.
Il y aurait donc 12% de personnes contaminées à la date du 4 avril, et puisqu'il faut une dizaine de jours pour que les anticoprs
apparaissent ça correspondrait au nombre de personnes contaminées vers le 24 mars... Considérons que le 5 avril, ce taux
était de 15%, toujours dans l'Oise... Mais l'Oise ayant été la région la plus touchée au début de
l'épidémie, le premier « cluster », le taux sur l'ensemble de la population française devait être assez
nettement en-dessous, sans doute moins de 10%... Et il est peu vraisemblable qu'un taux aussi bas ait considérablement fait baisser le nombre de
morts ou d'admissions en réanimation.
Donc, mon raisonnement était faux... en partie en tout cas !
Revenons sur une autre constatation que j'ai faite, dont j'ai déjà parlé sur la page d'accueil : lors de
l'épidémie qui a eu lieu sur le navire de croisière Diamond Princess, on note que le taux de contamination des passagers les plus
âgées est égal à plus du double de celui des passagers les plus jeunes. Je recopie un extrait du tableau :
Tranche d'âge |
Total de contaminés (%) |
Total des personnes à bord |
00‐09 |
1 (6%) |
16 |
10‐19 |
5 (22%) |
23 |
20‐29 |
28 (8%) |
347 |
30‐39 |
34 (8%) |
428 |
40‐49 |
27 (8%) |
334 |
50‐59 |
59 (15%) |
398 |
60‐69 |
177 (19%) |
923 |
70‐79 |
234 (23%) |
1015 |
80‐89 |
52 (24%) |
216 |
90‐99 |
2 (18%) |
11 |
Total |
619 (17%) |
3711 |
Il y a eu 13 morts sur 712 contaminés (l'âge n'était connu que pour 619 contaminés et 12 morts), ce qui a
été largement à l'origine de la légende que le virus tuait 2% des personnes contaminées, alors qu'il s'agissait
plutôt des personnes âgées, naturellement très nombreuses sur un bateau de croisière... Mais une autre donnée
intéressante est qu'il y a un taux de contamination bien plus important chez les personnes âgées : 21% des personnes de plus de
60 ans ont contracté le virus, contre 10% des personnes de moins de 60 ans.
Autrement dit, non seulement les personnes âgées meurent beaucoup plus du virus, mais en plus elles sont contaminées deux fois plus
facilement.
La question est de savoir s'il ne s'agirait pas d'une spécificité propre aux passagers du Princess Diamond, mais je ne vois vraiment pas
pourquoi ça serait le cas.
En France, les personnes âgées n'ont pas été spécialement protégés puisque tout ce qu'on a fait pour
elles, dès le premier mars dans l'Oise, le 17 mars dans toute la France, a été de les enfermer en permanence avec le reste de
leur famille, dont chaque membre avait à peu près une chance sur sept d'être contaminé dans l'Oise, ou une chance sur dix
dans l'ensemble de la France.
Supposons donc qu'il y ait toujours deux fois plus de personnes âgées contaminées que de jeunes... Les plus de 60 ans
représentent 20% de la population, mais 55% des cas en réanimation et 93% des morts...
Donc, si les plus de soixante ans sont deux fois plus infectés que les moins de soixante ans, chez eux le taux de contamination, ou
d'immunité, était au début avril proche de 30% dans l'Oise, et 15% dans le reste de la population. Et puisqu'ils
représentent plus de la moitié des cas admis en réanimation, ça fait nettement monter le taux de contaminés qui vont
en réanimation (et plus encore de ceux qui meurent).
Et donc, il est normal que le nombre d'admissions en réanimation ait commencé à baisser vers le 29 mars, plus que par la seule
influence du confinement. Et ça serait du reste la preuve qu'il y a bien une immunité de la population ayant contracté la maladie,
même chez les personnes fragiles.
Et vu qu'un mois a passé depuis, les plus de soixante ans doivent être bien proches du taux d'immunité de groupe dans l'Oise et
d'autres régions particulièrement touchées, sans doute proche de 50%, et pas très loin non plus dans les autres
régions.
Cela aurait eu un autre effet, c'est que cette prévalence du taux d'immunité chez les personnes les plus fragiles aurait masqué une
hausse encore importante des contaminations chez les autres. En fait, si la courbe de l'épidémie a commencé à
s'infléchir chez les personnes âgées à partir du 29 mars, chez les autres elle devait continuer à doubler tous
les 9 jours, et donc le taux d'immunité général doit avoir nettement augmenté depuis le 5 avril... Il pourrait
être de l'ordre de 20% de la population à la date de sortie du confinement, le 11 mai. On rappellera que d'après les rapports
sur lesquels s'appuie le gouvernement pour établir son « plan de déconfinement », le taux d'immunité serait
de moins de 6% le 11 mai
d'après l'Institut Pasteur, et compris entre 1 et 6% le 5 avril
d'après
l'Inserm !
Et bien sûr je n'ai parlé que de l'âge parce qu'on a des statistiques là-dessus, mais cela s'appliquerait aussi bien aux
autres personnes fragiles, celles qui ne sont pas spécialement âgées mais souffrent de maladies qui les rendent
particulièrement vulnérables au covid-19 (maladies cardiaques, insuffisance rénale, cancer, diabète,
obésité...)
Donc, si on résume, dans la stratégie de l'immunité de groupe on essaie de protéger au maximum les personnes les plus
vulnérables, aussi bien pour limiter le nombre de morts que la saturation des services de réanimation, et on laisse
l'épidémie se développer dans le reste de la population jusqu'à ce qu'elle atteigne le taux d'immunité de groupe et
que le virus disparaisse faute de nouvelles personnes à contaminer.
Et avec la stratégie adoptée par le gouvernement (et la plupart des autres, poussés par une O.M.S. très
inspirée !), c'est exactement l'inverse : ce sont les personnes les plus vulnérables qui ont été le plus
contaminées jusqu'à atteindre l'immunité de groupe, alors que celles qui ne risquent pas grand-chose ont été
plutôt protégées par les mesures de distanciation sociale !
Voyons maintenant ce qui s'est passé dans le cas particulier des maisons de retraite. Elles recueillent 730 000 pensionnaires, pour la
plupart âgés de plus de 70 ans. On peut estimer le taux de létalité du covid-19 pour les personnes de cet âge de
l'ordre de 4%... Et s'il faut que les deux tiers d'entre elles aient été contaminées pour que le seuil d'immunité de groupe
soit atteint dans l'ensemble des maisons de retraite, cela représente 2,7% des 730 000 pensionnaires, soit environ 20 000. On en est
à la date du 30 avril à 9132 et il y a plus de 100 nouveaux décès par jour, on sait que le décès survient
en moyenne après 19 jours, on peut donc s'attendre à 11500 décès pour ceux qui ont contracté la maladie
jusquà ce jour, on n'est pas loin des 20 000 ! Autrement dit les résidents des ehpad pourraient
être aussi très proches du seuil d'immunité de groupe.
Donc, si j'ai raison, le nombre de personnes âgées ou malades contaminées va fortement diminuer au cours du temps, si bien qu'il n'y
a guère de craintes de surcharger les services d'urgence même si on relâchait complètement les mesures tout de suite...
D'autant plus que cela aurait pour effet de protéger, enfin, les vieux qui ne sont pas encore immunisés ou morts : avec leurs enfants
au travail et leurs petits-enfants à l'école, ils seraient bien moins exposés qu'en restant confinés avec eux toute la
journée, je ne comprends pas que ça n'apparaisse pas évident à tout le monde !
Mais le gouvernement n'est pas vraiment décidé pour cela : il souhaite prolonger le confinement pour les régions comme l'Oise
qui restent très touchées par l'épidémie... Ainsi, ils pourront se débarrasser des derniers vieux qui ne peuvent pas
survivre à la maladie, il sera un peu plus facile de régler le problème des retraites !
Et je pense qu'il y a une autre classe de la population qui a été largement plus contaminée que la moyenne : ce sont les
enfants, simplement parce qu'il est bien difficile de garder un enfant enfermé : je ne sais pas ce qui se passe ailleurs, mais à Marseille
ils sont tous en train de jouer ensemble une grande partie de la journée et c'est tant mieux ! Je ne serais pas étonné que
près de la moitié des moins de quinze ans soient immunisés... Et vu que la tendance est de faire passer un test de covid-19
à tout enfant qui se présente à l'hôpital avec des symptômes un peu bizarres, on va bien entendu trouver qu'ils ont
souvent le covid-19 et en déduire un lien avec cette maladie... Ça a déjà commencé.
Bref, si les vieux sont en bonne voie pour être immunisés après avoir payé un lourd tribut pour n'avoir pas du tout
été protégés, les enfants aussi sans avoir payé aucun tribut, qui reste-t-il qui craigne la terrible
épidémie ? Les bobos, et les chômeurs qui veulent le rester parce qu'ils considèrent qu'aller au travail serait
suicidaire... J'ai vu une affiche portant le slogan : « les ouvriers n'ont pas à risquer leur vie pour les
industriels »... C'est sûr que c'est bien plus porteur que le message que j'essaie de faire passer... On a tellement répandu la
crainte de cette maladie que la plupart des gens sont prêts à rester confinés pendant encore des mois, à se dénoncer
entre eux comme porteurs possibles de l'horrible virus, à se priver de rencontres, de spectacles, de sorties, à vivre dans un monde
déprimant jusqu'à ce qu'on ait le vaccin salvateur qu'on nous promet dans un an si tout va bien !
Il est en tout cas évident qu'il va falloir rapidement réaliser des tests sérologiques d'un panel représentatif de la
population, afin que l'on sache enfin quel est le taux réel d'immunité de la population française... Mais ça n'est
visiblement pas la priorité du gouvernement qui préfère mettre en place un système de recherche des personnes
contaminées et de traçage de leurs rencontres, très invasif et qui n'aura qu'une efficacité très limitée...
Encore une fois totalement à côté de la plaque !
Mais qui suis-je pour espérer avoir raison face à tous ces épidémiologistes qui trouvent indispensable de continuer à
priver le peuple entier de tout ce qui fait la vie pendant des mois pour éviter quelques dizaines de milliers de morts qui arriveront de toute
manière ? Je n'ai aucune compétence ni dans l'épidémiologie ni même dans les statistiques, je suis juste
quelqu'un qui aime réfléchir... Apparemment tout l'inverse des conseillers du gouvernement !
Robert Alessandri